En sa qualité de magistrat suprême, le Président de la République Démocratique du Congo Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo a, procédé, ce mercredi 6 octobre, à l’ouverture des travaux des États Généraux de la justice congolaise organisés par le ministère de la Justice et Garde des Sceaux.
Du 06 au 13 novembre 2024, près de 3.500 acteurs du secteur judiciaire, de la magistrature, des experts nationaux et internationaux, des activistes des droits de l’homme et des représentants de toutes les couches de la société congolaise venus de divers horizons vont réfléchir autour du thème : Pourquoi la justice congolaise est-elle qualifiée de malade ? Quelle thérapie face à cette maladie ?
Dans son allocution d’ouverture devant toute l’assistance, le Chef de l’État congolais a fait savoir que sa présence en ce lieu n’est pas un simple acte protocolaire, elle est plutôt le symbole de son engagement ferme à restaurer la justice de son pays.
« Cet événement crucial nous offre l’opportunité de scruter avec lucidité et honnêteté l’état de notre système judiciaire, d’identifier les défis qui entravent son fonctionnement et de tracer ensemble les voies de sa renaissance. Mon engagement à ce sujet est solennel et inflexible. Notre justice sera purgée de ce fléau pour que le statut du peuple congolais ne soit plus compromis par les intérêts égoïstes et corrompus », a déclaré le Chef de l’État dans son discours d’ouverture.
Pour sa part, le ministre d’État, ministre de la Justice Constant Mutamba, a énuméré à cette occasion les différentes faiblesses que connaît la justice congolaise et a proposé des solutions, avant d’indiquer que les présentes assises sont loin d’être un lieu de confrontation entre les parties prenantes mais plutôt un cadre de conscience politique.
« Il faut discuter, il faut un cadre pour échanger, il faut se regarder dans les yeux, parce que c’est la justice qui élève une Nation. La Justice est la colonne vertébrale d’un État, ça devrait être le premier pilier de l’action gouvernementale », a-t-il dit.
Le président de la Cour constitutionnelle et du Conseil Supérieur de la Magistrature, Dieudonné Kamuleta Badibanga, a quant à lui souligné la nécessité pour les participants à ces assises dont les magistrats à travailler en toute franchise et avec la courtoisie nécessaire afin des proposer de recommandations concrètes, tout en promettant de veiller à ce que les recommandations qui sortiront de ces assises soient réellement appliquées.
« Il y a au moins un point sur lequel tous les participants devront être d’accord, c’est l’importance de la justice, elle sert à préserver la vie en société, nous voulons tous d’une justice impartiale et accessible à tous, qui aspire confiance et qui assure l’équilibre dans la société, et pour ce combat, le bureau du Conseil Supérieur de la Magistrature est et restera sans compromission. Je promets de me rassurer de la disponibilité des magistrats pour un diagnostic sans complaisance, afin de formuler des recommandations qui cadrent avec les vraies réalités du secteur de la justice et qui tiennent compte des ententes de la population et de s’attaquer sur les maux qui rongent la société, pour cela, nous veillerons à ce que les recommandations formulées lors de ces assises soient réellement appliquées », a-t-il indiqué.
En 2015, les états généraux de la justice, dirigés par Alexis Thambwe Mwamba, avaient pour objectif d’établir un diagnostic complet et sans complaisance de ce secteur, ainsi que de trouver des solutions à ses problèmes. Mais ses 350 recommandations formulées sont pratiquement restées lettre morte. Pour cette fois-ci, plusieurs commissions seront mises en place lors de ces assises pour dresser le bilan de la justice congolaise, en dépit de nombreuses lois dont elle dispose, de poser un diagnostic autour de plusieurs thématiques, afin d’apporter une thérapeutie à la justice malade.
Bienvenu LEMA