En République Démocratique du Congo, la période qui précède l’école primaire appelée autrement « préscolaire », reste jusqu’à ce jour lettre morte dans sa matérialisation complète, dans la phase de l’éducation de l’enfant congolais.
Au cours d’une interview accordée à la rédaction News 243, Michel Otto, expert consultant au niveau international de l’éducation de la petite enfance et président du comité national de l’Organisation Mondiale pour l’Éducation Préscolaire (OMEP-RDC) a dressé un tableau sombre de la matérialisation du préscolaire en RDC, 65 ans après l’indépendance.
« Le Congo n’a pas encore de manière définie une vision claire sur le préscolaire, c’est ainsi que nous devons travailler. Vous allez constater que depuis 1960 que nous sommes indépendants, le gouvernement et ses partenaires ont mis beaucoup de paquets dans l’enseignement primaire et secondaire, où est-ce qu’on en est aujourd’hui ? Nous avons des licenciés qui n’ont que des papiers, mais qui ont du sable à la place du cerveau, qui volent, qui détournent, qui font la guerre, qui trahissent, parce que toutes ces notions de base ne peuvent réussir que lorsqu’elles sont données dès l’âge requis entre 3,4, 5 et 6 ans qui constitue l’âge phare », a-t-il déclaré.
Face aux actes immoraux commis au sein de la société congolaise caractérisée par le vol, les détournements, l’insalubrité, pour ne citer que ceux-là, Michel Otto plaide pour la matérialisation complète du préscolaire au pays de Félix Tshisekedi pour recadrer la vie dans la société.
« Aujourd’hui notre pays est caractérisé par les détournements à ciel ouvert, la ville de Kinshasa est caractérisée par une insalubre qui ne dit pas son nom, nous avons des bureaux pas salubres, nous avons des villes qui ne sont pas gérées, nous avons des écoles qui ne produisent que des chômeurs, cette façon de chose n’est que la conséquence logique de la formation initiale de l’enfant. Les études scientifiques ont démontré que les habitudes les plus solides sont ceux qu’on acquiert quand on a entre 3,4,5 et 6 ans. Le gouvernement a le choix de pouvoir changer en investissant sérieusement à la fondation, s’il ne veut pas il va élever le mur pour un système éducatif qui n’a pas de fondation et la situation ira de mal en pire », plaide le président du comité national de l’OMEP-RDC.
Présente dans plus de 80 pays au monde en 77 ans d’existence, l’Organisation Mondiale pour l’Éducation Préscolaire (OMEP) s’engage à accompagner le secteur éducatif à travers le monde, pour assurer un avenir radieux des élites, car dit-on l’éducation est l’arme la plus puissante pour changer le monde.
Bienvenu LEMA