La Cour constitutionnelle de la République Démocratique du Congo va reprendre, ce lundi 03 mars, l’instruction sur le procès Bukanga-Lonzo. L’ex-Premier ministre et ses co-accusés sont soupçonnés d’avoir détourné plus de 200 millions de dollars destinés à ce projet du parc agro-industriel. Cette audience, très attendue, pourrait enfin permettre d’aborder le fond du dossier, après des années de batailles procédurales.
« La Cour constitutionnelle, siégeant en matière répressive, appellera à son audience publique de ce lundi 03 mars 2025 à 13 heures l’affaire ci-après : en cause: RP 002: ministère Public C/Matata Ponyo Mapon Augustin, Grobler Christo Stephanus Et Mutombo Nyembo Déogratias », peut-on lire dans l’extrait de rôle de la Cour constitutionnelle.
Parmi les autres prévenus figurent le Sud-Africain Grobler Christo Stephanus, l’ancien gouverneur de la Banque centrale du Congo (BCC) Mutombo Nyembo Déogratias et l’ex-ministre délégué aux Finances Patrick Kitebi. Les poursuites engagées contre eux font suite à une enquête de l’Inspection générale des finances (IGF), qui a mis en lumière des irrégularités massives dans la gestion des fonds alloués à ce projet. Matata Ponyo, en première ligne dans cette affaire, continue de dénoncer un acharnement politique. Selon lui, son implication dans ce scandale n’a pour but que de l’écarter de la scène politique. Il rappelle que le projet Bukanga-Lonzo a été initié dans un cadre gouvernemental avec plusieurs niveaux de responsabilité, et rejette toute accusation de détournement personnel.
Suspendu à la veille des élections générales de 2023, puis reporté sine die afin de donner à la haute Cour le temps de traiter les contentieux électoraux, ce procès va finalement reprendre cette semaine. Cependant, d’aucun se demande si le prévenu Matata Ponyo couvert par des immunités parlementaires suite à son élection en 2023 en qualité de député national sera contraint à comparaître ou s’il évoquera ses immunités pour s’opposer à toute comparution.
Bienvenu LEMA