Lors d’une conférence de presse tenue mardi 4 octobre, en marge des travaux de la Pré-COP27 à Kinshasa, capitale de la RDC, John Kerry a exprimé ses craintes de voir briser l’équilibre entre l’exploitation des ressources naturelles et la création d’emplois dans le bassin du Congo.
« L’exploitation des ressources naturelles ne peut pas se faire concurremment à la création d’emplois, a de bonnes politiques économiques, au renforcement de l’économie… », a déclaré l’émissaire américain.
John Kerry est allé même trop loin en indiquant dans une interview accordée aux médias étrangers avoir demandé à la vice-première ministre en charge de l’Environnement, Eve Bazaiba, de retirer quelques blocs pétroliers de la liste de l’appel d’offres international tout en promettant de le dire également au président de la République, Félix Tshisekedi, lors de leur tête-à-tête.
« Nous avons demandé qu’on retire quelques blocs pour protéger nos forêts », a déclaré John Kerry, envoyé spécial du Président des États-Unis pour le climat. Une position qui a étonné une partie de l’opinion en République démocratique du Congo. « Ils ont des forêts en RDC ? », s’est interrogé un internaute congolais.
Le gouvernement congolais a mis aux enchères 30 blocs pétroliers et gaziers dans les tourbières de la Cuvette-Centrale, dans la forêt du bassin du Congo – la plus grande tourbière tropicale du monde. La RDC a rassuré que l’exploitation pétrolière dans cette zone ne va pas déranger l’environnement. Ce que réfutent des ONG environnementales. La décision du ministère des Hydrocarbures de la RDC a suscité la colère des écologistes et des défenseurs du climat, qui affirment que les forages pétroliers présentent des risques importants pour un continent déjà soumis à de rudes effets climatiques.
Pour Kinshasa, tant qu’il n’y a pas compensation, le pays ne peut pas se priver d’exploiter ses ressources tout en respectant l’environnement.