La présence du groupe Wagner a été confirmée dans plusieurs pays africains. Mais le Kremlin a toujours démenti avoir des liens avec cette société militaire privée, accusée d’exploitation « illégale » des ressources naturelles sous couvert d’offres sécuritaires.
Les Etats-Unis ont accusé, le jeudi 6 octobre dernier, le groupe paramilitaire russe Wagner d’exploiter les ressources naturelles de plusieurs pays africains pour financer la guerre menée par la Russie contre l’Ukraine et ailleurs.
« L’une des préoccupations les plus immédiates et croissantes en Afrique est la stratégie du groupe Wagner, soutenu par le Kremlin, qui consiste à exploiter les ressources naturelles de la République centrafricaine, du Mali et du Soudan, ainsi que d’autres pays. Ces gains mal acquis sont utilisés pour financer la machine de guerre de Moscou en Afrique, au Moyen-Orient et en Ukraine », a déclaré l’ambassadrice des États-Unis à l’ONU, Linda Thomas-Greenfield (photo).
« Ne vous y trompez pas : les populations d’Afrique paient un lourd tribut aux pratiques d’exploitation et aux violations des droits de l’homme du groupe Wagner », a-t-elle ajouté lors d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU sur le financement des groupes armés par le trafic illicite des ressources naturelles en Afrique.
L’ambassadeur de la Russie à l’ONU, Vassily Nebenzia, a déclaré qu’il regrettait que son homologue américaine ait soulevé la question du « soutien russe aux partenaires africains ».
« Cela expose leurs véritables plans et objectifs, ce dont ils ont vraiment besoin des pays africains », a-t-il affirmé sans plus de précision.
Evgueni Prigojine, un oligarque russe proche de Vladimir Poutine, avait reconnu, le 26 septembre dernier, avoir fondé en 2014 le groupe paramilitaire Wagner pour défendre les intérêts de la Russie. La présence de cette société militaire privée a été confirmée dans plusieurs pays africains, dont la Libye, le Mali et la Centrafrique. Mais le Kremlin a toujours démenti avoir des liens avec cette société régulièrement accusée par des ONG et des responsables occidentaux « d’exploitation illégale de ressources naturelles, sous couvert d’offres sécuritaires ».