Libéré le 21 février après deux ans et demi de prison, l’ancien président intérimaire de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), Jean-Marc Kabund sort de son silence et rejette toute quelconque offre politique. Dans une interview accordée à Jeune Afrique, l’ancien bras droit de Tshisekedi dit ne pas être concerné par la main tendue du Président de la République, appelant à un gouvernement d’union nationale.
« Je refuse de cautionner une instrumentalisation politique de la crise sécuritaire. Donc, je ne suis ni demandeur ni preneur. Comment croire en une union nationale pilotée par un pouvoir qui emprisonne ceux qui le critiquent, viole les lois et méprise les institutions ? », a lâché Jean-Marc Kabund.
À la question d’une probable révision constitutionnelle en République Démocratique du Congo, le président de l’Alliance pour le Changement (A-ch), dénonce toute initiative orchestrée par le pouvoir en place, pour justifier leur mauvaise gestion.
« Une révision constitutionnelle ponctuelle pourrait être légitime si elle répondait à l’intérêt général. En revanche, la manœuvre visant à modifier la loi fondamentale, pour permettre un troisième mandat, voire plus, relève d’un coup d’État constitutionnel. Ce projet, contraire à l’esprit des combats démocratiques menés par feu Étienne Tshisekedi, insulte la mémoire des martyrs de la démocratie. Pire encore, il aggrave les fractures sociales et sécuritaires, comme en témoignent les discours belliqueux de ses promoteurs. C’est une telle tentative de hold-up institutionnel qui a précipité le Congo dans le chaos actuel », a-t-il fait savoir.
Le 22 février dernier, lors de sa rencontre avec les cadres de l’union sacrée de la Nation, le Chef de l’Etat, Félix Tshisekedi avait fait part de son intention de mandater son conseiller spécial pour consulter d’autres acteurs politiques de l’opposition pour un éventuel gouvernement d’union nationale, afin de répondre aux problèmes des congolais.
Bienvenu LEMA