Lors de l’audience tenue ce lundi 14 avril 2025, devant la Cour constitutionnelle dans l’affaire Bukanga-Lonzo, l’ancien Premier ministre Augustin Matata Ponyo Mapon a soulevé plus de 40 violations graves de la Constitution devant les juges de cette haute Cour en République Démocratique du Congo. Dès l’entame de cette audience, les avocats de Matata Ponyo ont sollicité la parole pour présenter leurs préalables. Ces derniers ont démontré que la procédure telle que menée est une atteinte grave aux droits de la défense, en ce qu’elle viole tous les principes et règles de base du processus pénal.
Face aux imbroglios qui entourent cette affaire, ce député national de Kindu affirme que ce dossier est motivé par des considérations politiques, occassion pour lui de brandir quelques violations de la Cour constitutionelle.
« Suite à la dernière intervention, et après l’audience précédente, ma défense a souhaité, au nom du peuple que je suis élu, que je souligne certaines violations massives de la Constitution dont vous êtes les garants. En avril 2021, seuls le Premier ministre et le Président de la République en fonction ont le privilège de voir leurs dossiers traités par le congrès. La réponse sera adressée au procureur général près la Cour constitutionnelle, qui s’excusera pour avoir commis une erreur professionnelle par inadvertance, c’est là une première violation de la Constitution. La deuxième violation réside dans le fait qu’un procureur général près la Cour constitutionnelle ne peut pas s’adresser au Président du Sénat, car cela n’est pas permis par la Constitution ; cette requête sera donc rejetée en plénière, ce qui constitue une seconde violation. L’ancien président du Sénat, Modeste Bahati Lukwebo, a même exprimé son inquiétude en demandant ce que nous devrions faire face à ce dossier politique qui doit absolument aboutir à un jugement en faveur de Monsieur Matata. Nous devons accepter cette requête du procureur général quoi qu’il en coûte. Or, cette requête a été examinée en violation des dispositions constitutionnelles », a-t-il dénoncé.
Répondant à une question des juges sur le montant global décaissé par l’État congolais dans le cadre du projet Bukanga-Lonzo, Matata Ponyo a sollicité une remise, question de bien s’imprégner des pièces du dossier de l’affaire pour éclairer la Cour. Au terme de cette plaidoirie, les avocats de Matata ont demandé à la Cour de déclarer irrecevable l’action du ministère public et de proclamer Matata libre de toutes poursuites.
Cette décision a sonné le début de l’instruction au fond de ce procès. Présentant les faits en cause, le procureur général près la Cour Constitutionnelle, John-Prosper Moke Mayele a souligné que Matata Ponyo, Grobler Kristo Stéphanus et Deogratias Mutombo sont poursuivis pour détournement de plus de 200 millions USD destinés au développement du parc agro-industriel de Bukanga-Lonzo.
Bienvenu LEMA