Le gouvernement de la République Démocratique du Congo a accueilli avec enthousiasme l’imposition de nouvelles sanctions de l’Union Européenne (UE) à l’encontre de quelques gradés des forces rwandaises de défense (RDF), des entités économiques et des cadres du groupe terroriste M23/AFC. Dans un communiqué rendu public, lundi 17 mars 2025, le porte-parole du gouvernement et ministre de la Communication et médias, Patrick Muyaya, note que ces sanctions de l’Union Européenne, ainsi que celles récemment annoncées par d’autres pays occidentaux, renforcent la conviction de la communauté internationale quant à la responsabilité directe du gouvernement rwandais dans la dégradation de la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC.
« Le gouvernement de la RDC salue les sanctions imposées par l’UE à l’Office rwandais des mines, du pétrole et du gaz et à la raffinerie d’or de Gasabo. Ces sanctions constituent la première étape dans la lutte contre le pillage des richesses minières de la RDC par le Rwanda. Il note que la dernière vague de sanctions de l’Union européenne, ainsi que celles récemment annoncées par les États-Unis, la Grande-Bretagne, l’Allemagne, le Canada à l’encontre du Rwanda, renforcent la conviction de la communauté internationale quant à la responsabilité directe du gouvernement rwandais dans la dégradation de la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC », peut-on lire dans le communiqué du gouvernement congolais.
Par ailleurs, le gouvernement congolais précise que les troupes rwandaises, accusées d’avoir violé l’intégrité territoriale et la souveraineté de la RDC, sont responsables de la mort de plus de 8.500 civils ainsi que d’autres crimes de guerre, notamment des attaques sur des hôpitaux, le kidnapping d’enfants, des exécutions sommaires et des violences sexuelles.
« Elles sont responsables de la mort de plus de 8.500 civils et d’autres crimes de guerre, des crimes contre l’humanité, notamment les attaques sur les hôpitaux, le kidnapping des enfants, l’exécution sommaire et les violences sexuelles », a ajouté le communiqué.
Face à la persistance de l’insécurité dans la partie Est de la RDC et au non respect du retrait des troupes rwandaises sur le sol congolais, Kinshasa appelle également a des sanctions plus robustes contre le Rwanda.
« Le gouvernement de la RDC continuera à travailler avec la communauté internationale pour qu’elle mette en place un embargo sur les minerais extraits illégalement en RDC et exportés par le Rwanda, qu’elle suspende la contribution du Rwanda aux forces de maintien de la paix des Nations-Unies et qu’elle impose une plus grande transparence sur les transferts d’armes vers le Rwanda, en vue d’obtenir le retrait immédiat et sans conditions de ses troupes du territoire congolais », réclame Kinshasa.
À la suite de l’annonce de ces sanctions, le mouvement politico-militaire AFC/M23 a annulé sa participation aux négociations directes avec le gouvernement de la République Démocratique du Congo qui s’ouvre ce mardi à Luanda, en vue de proposer des solutions appropriées à la situation sécuritaire dans l’Est du Congo, alors que la délégation de Kinshasa y séjourne déjà.
Bienvenu LEMA