Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Karim Khan, sejourne depuis lundi soir à Kinshasa, en provenance de La Haye, aux Pays-Bas. À sa descente d’avion à l’aéroport international de N’djili, il a été accueilli par Firmin Mvonde, procureur général près la Cour de cassation, le chargé de mission du Chef de l’État, ainsi que l’auditeur général militaire de la RDC. Ce déplacement s’inscrit dans le cadre du suivi de la feuille de route sur la justice, en lien avec les crimes commis dans la partie Est de la République Démocratique du Congo, notamment ceux attribués aux rebelles du M23, accusés par Kinshasa et plusieurs rapports onusiens d’être soutenus par l’armée rwandaise.
Réagissant sur la situation sécuritaire en République Démocratique du Congo, Karim Khan a lancé une mise en garde contre tous les acteurs impliqués dans des exactions.
« Trop, c’est trop ! C’est le cri venant des enfants, des femmes, des hommes, du peuple de la RDC. Tout groupe armé, toute force armée, tous les alliés des groupes armés et des forces armées n’ont pas un chèque en blanc… La loi doit être effective », a-t-il dit.
En séjour à Kinshasa, capitale de la RDC, Karim Khan a rencontré plusieurs personnalités congolaises, en commençant par le Président Félix Tshisekedi et de certains membres du gouvernement, ainsi que les animateurs des institutions de la République. À cette occasion, le procureur de la CPI a réitéré son appel à témoins sur les atrocités perpétrées dans les zones sous occupation.

« Ceux qui ont des preuves sur des crimes de génocide, crimes de guerre ou crimes contre l’humanité sont priés de les envoyer sur le site de la CPI », a-t-il déclaré.
D’après le gouvernement congolais, le bilan officiel du récent carnage à Goma, lors de l’entrée de M23 dans la ville volcanique, fait état de plus de 5000 personnes qui ont été tuées et des centaines d’autres blessées. Cependant l’accès à l’aide humanitaire reste bloqué en raison de l’insécurité dans cette partie du pays.
Bienvenu LEMA