Le Chef de l’État de la République Démocratique du Congo, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo a procédé ce lundi 31 mars, au centre culturel et artistique de Kinshasa, au lancement solennelle de la table ronde sur l’appropriation collective du Génocide congolais pour les gains économiques (Genocost), sous le thème « Engageons-nous à l’appropriation collective du Genocost, à la reconnaissance internationale du génocide commis en RDC et à la promotion de la culture de la paix ».
Devant plusieurs personnalités du pays dont la Première ministre, Judith Suminwa et les membres du gouvernement, le Président de la République n’est pas allé par quatre chemins pour dénoncer les crimes commis sur le territoire congolais par le Rwanda à travers des forces négatives, notamment l’AFC/M23.

« La République Démocratique du Congo, fidèle aux engagements internationaux pris, notamment à travers la Convention sur le génocide et le statut de Rome, ne ménagera aucun effort pour que justice soit faite, pour que la dignité des victimes soit restaurée, et pour que l’histoire vraie du pays soit enfin écrite par les congolais eux-mêmes. Ces actes atroces, perpétrés directement ou indirectement par certains pays voisins, en particulier le Rwanda, ne laissent plus aucun doute quant à l’existence d’un véritable génocide dans chacun de ces tragiques épisodes. Il est évident que ces massacres s’inscrivent dans une volonté délibérée du Rwanda et des forces négatives qu’il dirige d’anéantir totalement ou en partie des groupes ethniques précis en République Démocratique du Congo. Cette détermination est d’autant plus incompréhensible venant d’un pays ayant lui-même subi par le passé les horreurs d’une telle barbarie déshumanisante. Au lieu de perpétuer ces atrocités en d’autres lieux et d’autres époques, vivons à promouvoir la paix, la dignité humaine et l’harmonie entre les peuples », a dénoncé Félix Tshisekedi.
Prenant la parole a son tour, Patrick Fata Mapungu, Directeur général du Fonds National des Réparations des Victimes de violences sexuelles liées aux conflits et des victimes des crimes contre la paix et la sécurité de l’humanité (FONAREV), a appelé les congolais à s’approprier l’histoire du pays. Selon lui, plusieurs congolais ont perdu la vie dans des crimes commis dans un contexte de pillage de ressources naturelles de la RDC.
« Notre peuple endure une tragédie humaine aux proportions immenses : des violences sexuelles systématiques, des massacres, des déplacements forcés, des enlèvements et tant d’autres atrocités ont été commises, principalement dans l’Est de notre pays, au mépris du droit à la vie, de la dignité humaine et de la paix. Cette table ronde vise à jeter les bases d’une appropriation collective de Genocost par le peuple congolais lui-même. Elle appelle à une mobilisation des consciences, à un engagement de tous, chercheurs, juristes, victimes, acteurs politiques, religieux, jeunes, artistes, sociétés civiles. Car oui, chaque congolais doit pouvoir ressentir les douleurs de ces victimes comme une part de sa propre histoire », a-t-il fait savoir.

Du 31 au 04 avril 2025, cette table ronde sur l’appropriation collective du Genocost offre un cadre d’échanges, où des propositions et solutions seront formulées pour la promotion d’une paix durable en République Démocratique du Congo.
Bienvenu LEMA