A l’occasion de la journée mondiale de la vie consacrée, après sa rencontre avec les jeunes et les catéchistes au stade de martyrs de la Pentecôte, le Pape François a rencontré, dans les après-midis du même jeudi, les prêtres, les diacres, les religieux, les séminaristes ainsi que toutes personnes consacrées, à la cathédrale Notre-Dame du Congo de Lingala, dans la ville de Kinshasa, en RDC.
Étant le dernier événement public du Pape dans la capitale, les religieux ont représenté leurs communautés respectives et sont venus de toutes les provinces ecclésiastiques de la RDC.
Dans son discours, le Souverain Pontife est revenu sur les nombreux défis de l’Eglise et a rappelé l’importance de servir le peuple, comme témoins de l’amour de Dieu.
« Le sacerdoce et la vie consacrée deviennent arides si nous le vivons pour nous servir du peuple », a-t-il mis en garde
Dans son exhortation, le Saint Père les a invités à se souvenir de la mission à laquelle ils ont été appelés, dans une société où parfois la vie consacrée est considérée comme une ascension sociale. « Il ne s’agit pas d’un métier pour gagner ou avoir une position sociale, non plus pour s’occuper de la famille d’origine. Mais, ils ont pour mission d’être des signes de la présence du Christ, de son amour inconditionnel, du pardon par lequel il veut nous réconcilier, de la compassion avec laquelle il veut prendre soin des pauvres », a-t-il insisté.
Les défis à relever dans la vie consacrée
Le Pape François a soulevé 3 défis que les religieux doivent surmonter pour une vie conforme aux exigences de leur état de vie. Il s’agit tout d’abord de la médiocrité spirituelle.
« Pour vaincre la médiocrité, il faut nourrir sa vie de la prière », a souligné le Saint Père. « Le secret de tout, c’est la prière car le ministère et l’apostolat ne sont pas d’abord notre œuvre et ne dépendent pas seulement de moyens humains », a-t-il ajouté.
Par ailleurs, il faut vaincre les dangers d’un confort mondain. Cela est le deuxième défi.
Cette mondanité, qui fait rechercher son confort avant tout fait en sorte que l’ « on perd de cette façon le cœur de la mission qui est de sortir des territoires du moi pour aller vers les frères et les sœurs, en exerçant, au nom de Dieu, l’art de la proximité». « Il est triste de se replier sur soi-même en devenant de froids bureaucrates de l’esprit », a poursuivi le Pape, parlant même de « scandale » quand cela arrive dans la vie d’un prêtre ou d’un religieux, qui devraient au contraire être « des modèles de sobriété et de liberté intérieure ».
« Qu’il est beau en revanche de rester transparent dans les intentions et libéré des compromis avec l’argent, en embrassant avec joie la pauvreté évangélique et en travaillant aux côtés des pauvres ! Et qu’il est beau de rayonner en vivant le célibat comme signe de disponibilité complète au Royaume de Dieu ! Que ces vices, que nous voudrions éradiquer chez les autres et dans la société, ne se trouvent jamais enracinés en nous. S’il vous plaît, faisons attention au confort mondain », a martelé le Pape François.
Enfin, le troisième défi est celui de vaincre la tentation de la superficialité.
« Un don a été mis entre nos mains et il serait présomptueux de notre part de penser pouvoir vivre la mission à laquelle Dieu nous a appelés sans travailler chaque jour sur nous-mêmes, et sans nous former de manière comme il convient à la vie spirituelle à la théologie », a expliqué François, insistant sur une formation solide du clergé, qui est « un chemin à poursuivre toujours, toute la vie », a dit le Chef de l’Eglise Catholique.
Comme conseil, le pape a demandé aux religieux d’être dociles au Dieu de la miséricorde, jamais brisés par les vents des divisions et de ne pas se décourager.
Avant de quitter le sol congolais pour se rendre au Sud Soudan, le vendredi 03 février, le Pape François aura une rencontre en privée avec tous les évêques à la conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO).