Comme annoncé dans sa récente sortie médiatique, l’ancien Chef de l’État de la République Démocratique du Congo, Joseph Kabila Kabange sejourne dans la ville de Goma, depuis les premières heures du lundi 26 mai 2025, dans un contexte sécuritaire marqué par la prise de cette ville volcanique par les rebelles du M23/AFC.
D’après plusieurs sources concordantes qui confirment cette information, notamment le mouvement du 23 mars, estiment que Kabila est rentré au pays, afin de participer au processus de paix sur l’ensemble du territoire national.
« À Goma, Joseph Kabila est le bienvenu, dans la seule partie du pays où l’arbitraire, la persécution politique, les condamnations à mort, le tribalisme, les discriminations, les discours de haine n’existent pas. Le retour au pays de ce grand acteur politique est favorable accueilli. Il a fait un bon choix, plutôt que de rester en exil forcé », a écrit Corneille Nangaa sur son compte X.
En mi-avril de cette année, la rumeur d’une arrivée de Joseph Kabila, alimentée par son entourage, s’était propagée et avait été reprise par certains médias. Les autorités congolaises en avaient pris le prétexte pour suspendre sa formation politique, le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD). Fidèle à sa réputation, l’autorité morale du FCC avance dans le mystère. Aucun agenda officiel n’a été publié. Cependant, des sources locales évoquent des consultations en coulisses avec des figures influentes de la région, voir des contacts avec des représentants des groupes armés.

Dans un contexte où l’AFC/M23 occupe Goma et Bukavu, la présence de l’ex Chef de l’État à Goma interpelle l’opinion. Est-il venu jouer les faiseurs de paix ou préparer un retour politique à travers les fractures de l’Est ?
Ce déplacement intervient alors que Joseph Kabila fait l’objet d’accusations de soutien aux rebelles du M23/AFC qui ont pris le contrôle de plusieurs villes dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. En outre, la justice militaire avait obtenu, la semaine dernière, la levée de ses immunités de sénateur à vie, ouvrant la voie à des poursuites judiciaires. À cet effet, il pourrait être inculpé pour trahison, participation à un mouvement insurrectionnel et crimes de guerre, ces charges sont passibles de lourdes peines, voire de la peine capitale.
Vendredi dernier, au lendemain de la levée de ses immunités parlementaires par le Sénat, Joseph Kabila s’était dit prêt à jouer sa partition pour mettre un terme à la dictature, mieux, à la tyrannie du régime de Félix Tshisekedi. Deux jours plus tard, l’UDPS, parti au pouvoir, avait riposté en le qualifiant de sujet rwandais qui doit cesser de s’interférer dans les affaires congolaises alors que celui-ci est accusé de complicité avec l’AFC/M23.
Bienvenu LEMA