À la suite des affrontements qui ont opposé les forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) et le M23 soutenu par le Rwanda, dans la ville de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, la Fédération Internationale pour la Planification Familiale région Afrique (IPPFAR), a lancé ce mercredi 5 février, un appel à une désescale immédiate des hostilités dans la partie Est de la RDC et à l’ouverture des corridors humanitaires pour soutenir les déplacés de guerre, principalement les femmes et jeunes filles.
Après la situation désastreuse qui s’est produite entre le 26 et 29 janvier 2025, l’IPPF dresse un tableau sombre des dégâts causés par ces affrontements, tout en dénonçant la destruction des infrastructures humanitaires et de services de santé pour secourir la population.
« Nous assistons à une catastrophe humanitaire. Les hôpitaux étant inaccessibles et l’accès à l’aide humanitaire bloqué, les femmes enceintes et victimes des violences sexuelles n’ont nul part où aller. Les services maternels, la contraception d’urgence, les soins post-viol et les services d’avortement sans risque sont inaccessibles, laissant des milliers de femmes et de filles confrontées à des grossesses forcées, à des infections sexuellement transmissibles et à des traumatismes à vie », a plaidé Evelyne Petrus-Barry, directrice régionale de l’IPPF Afrique.
Face à cette réalité, la Fédération Internationale pour la Planification Familiale région Afrique appelle au respect des droits humains fondamentaux, malgré la tension vive entre l’armée loyaliste et les rebelles.
« Les conflits brisent des vies, le fait de priver l’accès à la santé et aux droits sexuels et reproductifs ne fait qu’exacerber les souffrances, renforcer les inégalités et priver les personnes, en particulier les femmes et les filles, de leur dignité et de leur avenir. Il s’agit des droits humains fondamentaux, tout
aussi essentiels que la nourriture, l’eau et le logement en temps de crise », a-t-elle ajouté.
Pour sa part, Valérie Dourdin, directrice de la section humanitaire mondiale de l’IPPF plaide la cause des victimes de ces atrocités, et lance son appel à la communauté internationale pour son silence, qui laisse à désirer.
« Goma abrite plus de 400.000 personnes déplacées à l’intérieur du pays qui se sont dispersées en raison utilisées comme arme de guerre contre les civils. La communauté internationale doit privilégier les besoins des femmes et les enfants et prendre des mesures décisives pour empêcher que des atrocités ne soient commises. Nous devons veiller à ce que les personnes les plus vulnérables soient au cœur de notre réponse et, surtout, nous devons nous efforcer d’empêcher les violences sexuelles de se produire », a-t-il dit.
Dans la foulée, L’IPPF suggère aux dirigeants régionaux, à la communauté internationale et aux agences des Nations-Unies, plusieurs recommandations pour soutenir les populations victimes. Notamment : la protection des femmes et les filles, la restauration des services de santé, l’assurance d’accès humanitaire et l’acheminement sécurisé sans entrave de l’aide essentielle, la protection du personnel et les établissements de santé, la garantie d’un lieu de refuge sûr et une protection immédiate aux personnes déplacées.
Selon le gouvernement de la RDC, le bilan provisoire des affrontements des FARDC et l’armée rwandaise à Goma fait état de près de 2.000 morts et plusieurs blessés. D’où, l’aide humanitaire à Goma reste indispensable, afin de sauver les vies humaines touchées par cette guerre.
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