Plusieurs personnes sont descendues sur la rue, dans la ville de Goma, le lundi 06 février, pour répondre à l’appel des mouvements citoyens et des forces vives afin de s’opposer à la force de la communauté des Etats d’Afrique de l’Est, qui depuis son existence au Nord-Kivu, reste passive face au M23.
« La force régionale de l’EAC (Communauté des Etats d’Afrique de l’Est) est venue pour combattre, mais ce n’est pas ce que nous voyons », a expliqué parmi les manifestants Sankara Bin Kartumwa, membre du mouvement citoyen Lutte pour le Changement (LUCHA).
En effet, la mission de la force Est Africaine est d’agir face à l’avancée du M23, mouvement majoritairement tutsi qui s’est emparé ces derniers mois de vastes pans de territoires au nord de Goma et qui continue sa progression au nord-ouest de la capitale provinciale du Nord-Kivu.
« S’ils ne sont pas complices, ils doivent lancer des offensives et chasser les M23 et leurs alliés du Rwanda », a-t-il poursuivi Sankara Bin.
Les activités sont restées paralyser lors de cette manifestation dans différents coins de la ville de Goma. Plusieurs artères ont été barricadées par des pierres, des pneus brûlés, des boutiques vandalisées et des églises fréquentées par des «rwandophones » pillées car les manifestants soupçonnent l’EAC de favoriser un plan de balkanisation de la République démocratique du Congo, en complicité avec le Rwanda.
Des tirs de sommation ont été entendus en ville, quand la police a tenté de disperser les protestataires. Deux personnes ont perdu la vie et 6 autres personnes ont été gravement blessés lors de la démolition d’une église par les manifestants.
« Appel à 6 journées ville morte : un plan de l’ennemi. Nous avons urgemment besoin de la paix mais nous ne pouvons pas faciliter l’ennemi à réussir son coup. Toute personne vivant à Goma sous les conditions créées par cette guerre ne peut soutenir ces actions paralysant la ville », écrit Carly Kasivita, gouverneur en congé.
Comme la force sous-régionale déployée au pays depuis quelques mois ne s’est jamais engagée au front contre le M23 ni contre un autre mouvement armé alors que sa mission est normalement offensive, les soldats kényans présents depuis novembre à Goma font face à une fronde populaire depuis quelques semaines.