Après sa sortie de prison, le président du parti politique Alliance pour le changement, Jean-Marc Kabund a-kabund a accordé, une interview à la Radio France Internationale (RFI), au cours de laquelle, il a passé en revue la situation générale du pays, où il dresse un tableau sombre sur la gestion de la République Démocratique du Congo par le régime Tshisekedi. Sans frein, ni gant en main, l’ancien bras droit de l’actuel Chef de l’État a taclé la gestion opaque du pays dans tous les secteurs de la vie nationale.
À la question de savoir si sa libération est le résultat d’un accord avec le régime en place, l’ancien premier vice-président de l’Assemblée Nationale souligne que sa sortie de prison n’est pas le fruit d’un marchandage politique.
« Je ne crois pas que ma libération soit l’objet d’un marchandage politique. J’ai été victime de persécutions politiques. Condamné à une peine de 7 ans, j’ai passé 30 mois en prison. Je ne crois pas que cette injustice puisse être réparée parce que j’ai déjà passé 30 mois en prison injustement. Donc, ici, je ne veux pas que ma libération fasse l’objet de marchandage politique ou de la volonté de Tshisekedi. Il y a eu une forte pression au niveau de la communauté internationale et de l’opinion nationale. Les congolais étaient mécontents de mon arrestation. Je crois que Tshisekedi faisant face à cette pression, a dû lâcher », a-t-il déclaré.
En rapport avec la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC avec l’avancée de M23/AFC, après la prise deux chefs-lieux du Nord et Sud-Kivu, à savoir Goma et Bukavu, le président de l’Alliance pour le changement estime que les troupes rwandaises doivent quitter le sol congolais.
« L’avancée du M23 est inacceptable et tout le monde doit demander au Rwanda de retirer ses troupes pour que le Congo retrouve la paix. À Corneille Nangaa, je lui dirais tout simplement que ce qu’il est en train de faire, on l’a déjà vécu dans ce pays avec Mzee Kabila. On connaît les conséquences. Il doit arrêter de verser le sang des congolais et revenir vite. Il doit arrêter à travers un cessez-le-feu et le gouvernement, je crois, ne pourra pas s’y opposer dans sa position actuelle pour accepter d’intégrer le processus du dialogue pour une résolution pacifique de ce conflit », a-t-il fait savoir.
Quant au gouvernement d’union nationale envisagé par le président de la République, l’opposant Kabund reste sceptique et envisage déjà de se pointer comme candidat à la présidentielle de 2028.

« Tshisekedi est allé aux élections. Il dit qu’il a gagné avec 73 % et il s’est tapé plus de 450 députés au Parlement. Donc, s’il estime qu’on doit recourir à l’opposition, c’est-à-dire qu’il est confronté à une crise de gouvernance. Pour moi, le gouvernement d’union nationale qu’il propose de mettre sur pied ne résoudra rien. Je crois qu’après avoir quitté le pouvoir pour ses convictions, je crois que nous avons suffisamment acquis d’expérience et de notoriété, ce qui pourra nous permettre de bien gouverner, de bien gérer ce pays », a-t-il ajouté.
Arrêté en 2022, après avoir dénoncé la mauvaise gestion du régime au pouvoir, Jean-Marc Kabund s’active à se relancer dans la scène politique congolaise, afin d’imprimer sa vision dans l’organisation de l’État pour apporter les solutions idoines aux problèmes des congolais.
Bienvenu LEMA