La journée mondiale de l’art est commémorée chaque le 15 avril dans le monde entier. À Kinshasa, l’Institut National des Arts (INA), en partenariat avec la fondation « Open Society Initiative for Southern Africa » (OSISA) ont en marge de cette journée organisé une conférence de réflexion, le jeudi 13 avril, sous le thème : « Art, culture et éducation, enjeux et défis pour la RDC », dans la salle Père Boka du CEPAS dans la commune de Gombe.
Trois intervenants de qualité dont une anthropologue, un sémiologue et neuroscientiste ont partagé différentes thématiques en vue de ressortir l’importance de l’art et la culture dans l’éducation pour un développement durable.
Plusieurs personnes ont répondu à cette invitation, entre autres la représentante de la ministre de l’art et de la culture, les délégués et représentants du ministère de l’EPST, la commissaire en charge de la coopération, décentralisation, francophonie et porte-parole du gouvernement provincial de Kinshasa, le représentant du secrétaire général des affaires foncières, la liste n’est pas exhaustive.
Ouvrant le bal par sa prise de parole, le secrétaire général académique de l’INA, Théodore Makanda Kaminar a fait savoir que cette activité était l’aboutissement d’un projet de partenariat entre l’Institut national des arts et la fondation « OSISA » autour d’un projet sur la place de l’art et de la culture dans le système éducatif congolais et un plaidoyer sera soumis pour la prise en compte et la valorisation de ceux-ci.
En tant qu’un établissement d’enseignement supérieur universitaire de droit public congolais œuvrant pour une meilleure éducation artistique et culturelle au service d’un monde nouveau, L’INA se fait appuyé dans ce projet innovant par des structures spécialisées de l’éducation pour y apporter du sang neuf dans le système éducatif congolais.
La fondation Osisa, de son côté, par son représentant Nick Elebe pense que l’art et la culture jouent un rôle prépondérant en Afrique en général et particulièrement en RDC. Car, « d’une part, les deux disciplines contribuent à la décolonisation du système éducatif en encourageant et prenant en compte les vifs faits culturels des apprenants. Et par conséquent, facilitent l’assimilation, les connaissances de base de manière plus accessible aux apprenants. D’autre part, dans un monde où la créativité et l’innovation sont des mantras, favoriser l’expression culturelle et artistique dans l’éducation, c’est maintenir vivante les capacités créatrices et innovatrices des élèves ainsi que des apprenants.
La RDC dispose un potentiel important en ressources humaines et intellectuelles pour trouver des solutions à partir d’elle-même avant de se retourner vers d’autres pays ».
L’enjeu de la prise en compte de l’art et la culture dans l’éducation.
Au moment des interventions, la première paneliste, Shaje Josephette a fait comprendre que la question de l’art de la culture n’est pas un problème contemporain.
En effet, les deux disciplines sont liées chronologiquement. En remontant au royaume Kongo, la professeure Shaje a montré la place de l’art dans un état en premier lieu moderne. Et dans l’Afrique traditionnel, l’éducation par l’art comme vecteur de mémoire et moyen de maintenir les souvenirs. Elle a, par après, conclu son discours en établissant le rapport de l’art à la cosmogonie, à la mémoire, à l’esthétique et à l’environnement.
De son côté, le deuxième intervenant, professeur Daniel Okitundu a démontré que les enjeux de notre système éducatif sont : l’enjeu développemental, pédagogique ainsi que socio et psychothérapeutiques.
La prise en compte de la culture et de l’art dans le système éducatif constitue un puissant moyen pour booster ce système afin qu’il soit capable de se rendre compte à chaque niveau de son organisation des génies et savants que regorge la société. Pour ajouter, il a défini la culture comme processus par lequel une personne acquiert, au contact d’autres personnes ou d’objet comme les livres ou les œuvres d’art, les idées, des croyances, des goûts et sentiments.
Pour le troisième et dernier intervenant, professeur Baluku Bakupa, en RDC, nous passons plus de temps à travailler sur un imaginaire qui ne va pas en adéquation avec notre environnement. Ainsi, derrière la bataille de l’art et la culture, c’est le changement de l’imaginaire que nous sommes en train de vouloir atteindre. Car, si l’imaginaire ne lui permet pas de connaître son environnement, le système éducatif ne s’adaptera pas.
Pour remédier face à cela, il faudrait donc renforcer l’éducation nationale, lui coller un élément qui renforce l’identité, l’histoire est la culture.