Toujours sous sanctions de l’administration américaine, qui l’accuse de corruption et d’entrave au processus démocratique, à la tête de la commission électorale indépendante nationale (CENI) lors des dernières élections organisées à la fin de 2018, Corneille Nangaa a annoncé ce vendredi 24 février, lors d’une interview accordée à Jeune Afrique, sa candidature à la présidentielle 2023.
« Mon engagement est un choix légitime, qui découle d’un diagnostic posé sur des sujets qui touchent à l’avenir de la République. J’ai vocation à la servir, en quelque domaine que ce soit. Et je m’interdis de sombrer dans une passivité coupable », a déclaré Corneille Nangaa pour justifier sa volonté de postuler à la magistrature suprême.
« En RDC, les alliances politiques ne sont pas dictées par l’idéologie, mais par la poursuite d’intérêts opportunistes. D’ailleurs, ceux qui, hier, chantaient les louanges de Joseph Kabila sont les mêmes qui, aujourd’hui, font l’apologie de son successeur. Pour ma part, je ne suis ni du côté de l’Union sacrée [majorité] ni de celui du FCC [Front commun pour le Congo, de Joseph Kabila] : je suis en train de créer une alternative. Fort du diagnostic que j’ai posé, je lance un nouveau parti baptisé Action pour la dignité du Congo et de son peuple : l’ADCP. Et j’expliquerai aux Congolais, dès le 25 février, quelle sera sa proposition politique », a-t-il ajouté.
Même si son remplacement à la tête de la CENI n’a pas été facile et automatique, depuis la fin de son mandat, le chef des orchestres des derniers scrutins s’est fait discret car il s’était consacré principalement à ses investissements dans le secteur agricole. Actuellement, il se montre très critique vis-à-vis du processus électoral en cours et se dit convaincu de jouer sa dernière carte dans la perspective de la prochaine présidentielle.
Il sied de rappeler que dans une tribune de 18 pages, Nangaa avait fait savoir que « L’ennemi numéro un du processus électoral, c’est la méfiance entre les différents acteurs et parties prenantes ». Selon lui, un minimum de consensus, dans une approche inclusive est donc indispensable pour garantir les élections libres, transparentes, crédibles, inclusives et apaisées, dans le strict respect de la constitution et des lois de la République.