La tension ne retombe pas entre le Rwanda et la République Démocratique du Congo. En cause, la résurgence des attaques des rebelles du « Mouvement du 23 mars », dans l’est de la RDC. Le Congo accuse le Rwanda de soutenir le M23. Quelles sont les raisons de ce regain de tension ?
Ils sont 75 000 déplacés internes, et 11 000 personnes réfugiées en Ouganda à avoir été obligés de fuir depuis le début des hostilités en novembre 2021. De violents combats ont encore éclaté le dimanche 12 juin entre l’armée congolaise et le M23, la rébellion à dominante tutsi vaincue en 2013 par Kinshasa. Les affrontements ont eu lieu vers la ville de Bunagana, ex-fief des rebelles du « Mouvement du 23 mars » repris par l’armée congolaise en 2013. Dans un communiqué, celle-ci a accusé « les terroristes du M23 soutenus par l’artillerie et les militaires de l’armée rwandaise » d’avoir attaqué ses positions. Kigali, de son côté, dément tout soutien au mouvement rebelle. Et affirme qu’il s’agit-là d’un « conflit intra-congolais ». Le M23 est à l’origine de grandes tensions entre les deux pays.
« Le mouvement, qui est apparu dans la région il y a une dizaine d’années, a déjà provoqué la grande crise au Nord-Kivu, à l’époque. Il avait réussit à prendre la ville de Goma en 2012. Les rebelles avaient perdu en 2013, pour disparaitre du paysage avant de réapparaître il y a quelques mois », raconte Thierry Vircoulon, chercheur de l’Institut français des relations internationales (IFRI). Cette réssurection n’étonne pas Jason Stearns, chercheur et fondateur du Groupe de recherche sur le Congo de l’Université de New York. « Le problème du M23 n’a jamais été vraiment résolu depuis sa défaite en 2013. Ses membres n’ont été ni arrêtés, ni traduits devant la justice, ni réintégrés au sein de la société. »