Initialement prévu mardi 14 mai, le verdict tant attendu dans le procès du parc agro-industriel de Bukanga-Lonzo a été reporté au 20 mai prochain. À travers un communiqué officiel, le président de la Cour constitutionnelle, Dieudonné Kamuleta a confirmé ce report en appelant les parties prenantes au calme.
À savoir, ce procès emblématique met en cause l’ancien premier ministre Augustin Matata Ponyo, l’ex-gouverneur de la Banque centrale du Congo, Déogratias Mutombo, ainsi que l’homme d’affaires sud-africain Christo Grobler. Tous trois accusés de détournement présumé de plus de 285 millions de dollars américains, fonds publics destinés à financer le projet du parc de Bukanga-Lonzo, lancé sous le mandat de Joseph Kabila.
De son côté, Augustin Matata Ponyo, principal accusé dans cette affaire, continue de rejeter en bloc les charges portées contre lui et dénonce un procès politique.
« Il ne s’agit nullement d’un procès judiciaire, mais bien d’un acharnement politique », a-t-il déclaré.
Pour sa part, le ministère public, a requis une peine de dix ans de travaux forcés contre celui qu’on appelle l’homme à la cravate rouge, assortie d’une servitude pénale et d’une inéligibilité de dix ans. Cependant, Déogratias Mutombo, la demande est plus légère : cinq ans d’inéligibilité. Quant à Christo Grobler, il encourt l’expulsion immédiate du territoire congolais.
Ce report intervient dans un contexte où la justice congolaise est de plus en plus critiquée pour son rôle dans les affaires à connotation politique. Plusieurs langues y voient un test pour l’indépendance des institutions judiciaires en République Démocratique du Congo.
Bienvenu LEMA