En République Démocratique du Congo, des structures médicales de Kinshasa impliquées dans la mise en œuvre de la gratuité de la maternité, ont décidé de suspendre momentanément ce programme. Cette décision fait suite à l’insolvabilité du gouvernement congolais, qui peine à honorer son engagement à assurer cette gratuité dans les établissements sanitaires concernés.
Dans une correspondance adressée au coordonnateur du Conseil National de la Couverture Santé Universelle (CSU), ces structures déplorent le retard de 8 mois de paiement des factures pour les accouchements, le non-paiement des consultations prénatales, préscolaires et des échographies obstétricales pendant plus de 20 mois, le non-paiement de soldes de 30% des factures des accouchements antérieures et la livraison que d’une partie de médicaments.
« Ainsi, nous avons décidé qu’à partir du 5 juin 2025, seuls les consultations et les accouchements resteront gratuits, mais les frais connexes seront payants. À partir du 19 juin, si aucune solution n’est trouvée, tous les actes seront payants, afin d’éviter l’irréparable dans nos structures », note la correspondance.

À les en croire, ce programme de la gratuité de la maternité ne pourra reprendre qu’après le règlement des arriérés par le gouvernement et la signature d’un avenant à la convention.
« Cette mesure est prise dans l’attente d’une réaction concrète du gouvernement et de la signature de l’avenant sur la convention de collaboration spécifique aux structures confessionnelles, dans le souci d’assurer réellement des soins de qualité à notre population », ajoutent-ils.
Lancé en septembre 2024 par le Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, ce programme couvre, entre autres, les consultations prénatales, l’échographie, les accouchements simples et compliqués (y compris par césarienne), les soins du nouveau-né, la vaccination, les consultations postnatales, la planification familiale et l’accès aux médicaments.
Kinshasa, choisie comme province pilote, compte 350 structures accréditées. Le programme devait ensuite s’étendre à d’autres provinces, grâce au soutien de la Banque mondiale. Mais l’élan semble aujourd’hui ralenti par les réalités financières.
Bienvenu LEMA