Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) a alerté, le dimanche dernier, la persistance du choléra dans la province du Nord-Kivu. Plus de 8 000 enfants de moins de 5 ans ont été confrontés à cette épidémie au cours des sept premiers mois de l’année, soit de janvier à juillet 2023.
Selon l’UNICEF, ces chiffres sont six fois plus que ceux enregistrés dans l’ensemble de l’année 2022.
« … La province la plus touchée, le Nord-Kivu, a enregistré plus de 21 400 cas confirmés ou suspects, dont plus de 8 000 enfants de moins de 5 ans. Ce chiffre est d’autant plus alarmant lorsqu’il est analysé au regard des 5 120 cas recensés sur l’ensemble de l’année 2022, dont 1 200 concernaient les enfants de moins de 5 ans. »
En effet, l’intensification et la persistance du choléra dans cette partie de la RDC est dû aux camps de déplacés à l’Est qui sont généralement surpeuplés et débordés. Et cela favorise la transmission de l’épidémie.
« Les familles vivant dans les camps de déplacés autour de la capitale provinciale de Goma sont, par exemple, confrontées à une pénurie massive d’eau et d’installations sanitaires : près de 300 000 personnes, dont 183 000 enfants, n’ont pas accès à de l’eau en quantité suffisante ; moins d’un tiers des personnes ont accès à des latrines, et en moyenne 159 personnes doivent partager une seule latrine. »
D’après la coordinatrice principale des urgences de l’UNICEF en RDC, Shameza Abdulla : « Si des mesures urgentes ne sont pas prises dans les prochains mois, il y a un risque important que la maladie se propage dans des parties du pays qui n’ont pas été touchées depuis de nombreuses années »
Cette épidémie, ajoute-t-elle, risque également de continuer à se propager dans les camps et sites de déplacés, où les systèmes sont déjà débordés et où la population, en particulier les enfants, est très vulnérable à la maladie et, potentiellement, à la mort.
De ce fait, l’UNICEF a lancé un appel de 62,5 millions de dollars pour renforcer ses activités de prévention et de réponse à la crise du choléra, de l’eau, de l’assainissement et de l’hygiène au cours des cinq prochains mois.