Ce fut un certain 02 janvier 2014 que disparaissait le colonel des forces armées de la République Démocratique du Congo, le vaillant soldat Mamadou Mustafa Ndala, dans une embuscade près de l’aéroport de Mavivi, à quelques kilomètres de la ville de Beni, en province du Nord-Kivu, une circonstance malheureuse qui n’a jamais été élucidée 11 ans après. Quelques heures après cet événement tragique, le gouvernement congolais avait attribué ces attaques aux terroristes « ADF-Nalu.
Ce jour-là, alors qu’il se rendait vers Eringeti, à bord de son véhicule, le colonel et son escorte tombèrent dans une embuscade, à une dizaine de kilomètres de Beni. Une roquette de RPG-7 détruisit son véhicule, causant la mort du héros national et de trois de ses gardes du corps. Cette tragédie, imputée initialement aux rebelles ougandais d’ADF, soulève encore des interrogations. Des témoins évoquent des assaillants vêtus d’uniformes des FARDC, relançant l’hypothèse d’un assassinat orchestré de l’intérieur.
Né le 8 décembre 1978 à Ibambi, dans la Province Orientale, Mamadou Ndala s’était distingué comme un officier brillant, formé par des instructeurs belges, angolais, américains et chinois. Commandant du 42ème bataillon des commandos des Unités de réaction rapide, il avait gagné la reconnaissance nationale, en menant des offensives victorieuses contre les rebelles du M23, redonnant espoir à une population meurtrière. Son assassinat, était un coup dur pour les congolais qui avait vu en lui un héros de la guerre contre le M23, le même groupe rebelle soutenu par le Rwanda qui a ressurgi fin 2021 et occupe depuis des centaines de localités au Nord-Kivu.
Si les autorités avaient attribué l’embuscade aux ADF, dans la région, certains parlent d’un règlement de comptes au sein de l’armée congolaise à l’époque. En novembre 2014, un procès avait conduit à la condamnation à perpétuité de plusieurs officiers dont le lieutenant-colonel FARDC Birocho Nzanzu Kosi. La Cour militaire opérationnelle du Nord-Kivu avait également prononcé une peine contre le colonel Birocho Nzanzu Kosi pour participation à un mouvement insurrectionnel et terroriste.
11 ans après sa disparition, les congolais se souviennent de ce vaillant guerrier et continuent de réclamer la vérité sur les circonstances de sa mort. Son assassinat reste une plaie ouverte, illustrant les luttes de pouvoir et les alliances troubles qui empêchent la stabilité du pays dans sa partie Est.
Bienvenu LEMA