Au total, trois ministres sont attendus à l’Assemblée Nationale dans les prochains jours. Constant Mutamba, ministre de la justice et garde des sceaux ; Aimé Boji, ministre du budget ; Doudou Fwamba, ministre des finances sont tous interpellés par le député national Willy Mishiki, auteur d’une question orale avec débat sur un présumé détournement de 39,8 millions de dollars américains destinés à la construction de la prison centrale de Kisangani.
À en croire cet élu de Walikale, ce dossier est une mafia d’État orchestrée selon lui autour d’un marché gré à gré attribué à cette entreprise que l’État congolais a sollicité.
« C’est une société de la mafia bulgare, installée au Royaume-Uni, dont six des huit associés ont déjà quitté l’entreprise. Elle n’a ni bureau ici, ni crédibilité, et pourtant, elle a décroché un marché de près de 40 millions de dollars. Nous avons été à Kisangani. Aucun site n’est prévu pour la construction de cette prison, et surtout, elle ne figure pas dans le budget 2025. Pire encore, la population locale réclame des solutions urgentes à la crise énergétique, et non une prison », a déclaré Willy Mishiki.
Et d’ajouter : « Nous exigeons du ministre Boji qu’il nous transmette les DTO et justifie la liquidation de ces fonds ».
De son côté, le ministre de la justice, Constant Mutamba rejette en bloc les accusations portées contre son portefeuille, dénonçant une mauvaise campagne contre sa personne. À l’issue de cette interpellation, l’opinion publique saura la vraie version de cette affaire, dans un contexte où le pays vit dans une crise économique qui ne dit pas son nom.
Bienvenu LEMA