Au moins 83 personnes ont été tuées. Plusieurs autres ont été enlevées lors d’attaques des présumés rebelles ougandais des « Forces démocratiques alliées » (ADF) dans plusieurs villages, depuis le 10 août dernier.
« Des nouveaux affrontements entre l’armée congolaise et un groupe armé, entre les 2 et 5 septembre dans le territoire de Mambasa, ont poussé au moins 19.000 personnes au déplacement, selon des sources locales », a indiqué le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA). Selon le dernier rapport de situation humanitaire d’OCHA, l’escalade des violences se poursuit dans ce territoire.
Les activités des structures sanitaires suspendues
Face à cette insécurité grandissante, des structures sanitaires suspendent leurs activités suite à l’escalade des violences.
« L’hôpital général de Lolwa et cinq centres de santé ont suspendu leurs activités en raison de l’insécurité grandissante », a souligné OCHA, ajoutant que cette situation affecte l’accès aux soins de santé de plus de 120.000 habitants vivant dans la Zone de santé de Lolwa.
Les violences ont aussi restreint l’accès humanitaire sur place et affecte le trafic routier entre la province de l’Ituri et les provinces voisines du Nord-Kivu et de la Tshopo.
Selon OCHA, 129 structures sanitaires ont été détruites, endommagées, en Ituri entre 2019 et 2022 à la suite des violences. Près de 137 Incidents affectant directement les humanitaires en Ituri ont été signalés, selon un décompte effectué le 30 juin 2022.
14 civils tués et 4.000 personnes déplacées à Mongwalu
Par ailleurs, des affrontements entre l’armée congolaise et un groupe armé ont fait au moins 14 morts parmi les civils, le 30 et 31 août, dans la commune de Mongwalu (zone de santé de Mongwalu). Environ 4.000 personnes ont été contraintes de se déplacer vers la localité de Monbwalu.
Selon OCHA, les déplacés vivent avec des familles d’accueil et dans des centres collectifs. En juillet dernier, Mongwalu avait déjà accueilli, environ 4.000 autres personnes déplacées fuyant des combats entre deux groupes armés dans les localités de Lodjo Mayalibo et Matata.
D’autres civils prennent le chemin inverse. Près de 300.000 personnes sont retournées dans leurs milieux d’origine, notamment dans les zones de santé de Rimba (187.000 populations retournées), Logo (66.000 retournés) et Aungba (48.000 retournés), depuis le mois d’avril dernier, a indiqué OCHA reprenant des chiffes de sources d’organisations locales.
Près de 3 millions de personnes dans le besoin en Ituri
Selon l’ONU, « cette dynamique de retour est motivée, entre autres, par la relative amélioration du contexte sécuritaire dans leurs villages ».
Les populations retournées ont besoin d’assistance — abris, articles ménagers essentiels, vivres, eau potable, etc—car ayant tout perdu lors de leur fuite.
Entre novembre 2021 et février 2022, l’insécurité née des affrontements armées dans plusieurs villages de Mahagi était à l’origine d’un important mouvement de population.
Dans toute la province de l’Ituri, près de 3 millions de personnes sont dans le besoin d’aide humanitaire dont plus de 1,7 millions de personnes déplacées.