L’envoyée de l’ONU a toutefois déploré, malgré les initiatives régionales destinées à rétablir la paix, les violences perpétrées dans l’Est du pays par les factions armées, qui ont provoqué l’exode de 5,5 millions de personnes, un record en Afrique.
Outre la promulgation de la loi électorale, Mme Keita, qui est aussi Cheffe de la Mission des Nations Unies en RDC (MONUSCO), a particulièrement salué la mise en place de cadres de concertation avec les femmes, les jeunes, les partis politiques et la société civile, et les préparatifs pour le lancement de l’enregistrement des électeurs en décembre prochain.
Bonnes performances de l’économie
Devant les membres du Conseil de sécurité , elle a aussi souligné que le projet de budget était en augmentation d’environ 32% par rapport à 2022 et y a vu le résultat des bonnes performances de l’économie et de collectes fiscales record, qui témoignent de progrès significatifs en matière de gouvernance financière et de redevabilité, avec l’entrée en fonction de la Cour des comptes du pays. L’adoption de ce budget devrait permettre d’accélérer la mise en œuvre du programme de développement des 145 Territoires et de doter la Commission électorale nationale indépendante (CENI) des moyens nécessaires, a-t-elle relevé.
La Représentante spéciale a souligné le caractère stratégique de la loi de programmation militaire 2022-2025, estimée à 1 milliard de dollars par an, que le Parlement doit examiner. Cet instrument est essentiel pour permettre la montée en puissance des Forces armées de la RDC (FARDC) et mener à bien les réformes du secteur de la sécurité, deux éléments fondamentaux pour répondre aux défis sécuritaires que connait le pays, nnotamment dans l’Est, où les groupes armés continuent de commettre des actes de violence contre les civils.
La plupart des abus sont perpétrés par la Coopérative pour le développement du Congo (CODECO), les Forces démocratiques alliées (ADF) et le Mouvement du 23 mars (M23) en Ituri et au Nord-Kivu, tandis que les groupes Maï-Maï et d’autres milices ont intensifié leurs attaques contre les civils au Sud-Kivu, a-t-elle expliqué.
Cette insécurité contribue aux violations des droits de l’homme et a « aggravé une situation humanitaire déjà désastreuse », a déploré Mme Keita, qui a estimé à 27 millions le nombre de personnes nécessitant une aide humanitaire, et pour beaucoup d’entre eux, une protection. Signe de la détérioration de la situation, l’augmentation des déplacements internes depuis janvier 2022, qui a porté le nombre total de personnes déplacées à 5,5 millions – le plus grand nombre de cas en Afrique.