Le président de l’Assemblée Nationale de la République Démocratique du Congo, Vital Kamerhe, a réagi à toute polémique autour de la mission des évêques catholiques et protestants à Goma, la capitale du Nord-Kivu occupée par les rebelles du M23/AFC. Interpellant le député national Eliezer Tambwe qui s’est appesanti sur cette question au sein de l’hémicycle pour critiquer cette démarche du tandem CENCO-ECC, Vital Kamerhe a exhorté les élus nationaux à éviter toute émotion. Pour ce dernier, il vaut mieux attendre le compte rendu des évêques et les explications du gouvernement central avant toute critique.
« Je vous ai prévenu en prenant la parole de ne pas nous ramener vers le bas. Les évêques, avant de voir le président de l’Assemblée Nationale, avaient vu le Président de la République, ils ont communiqué sur leur audience. Ils ont vu l’honorable Martin Fayulu, ils ont communiqué. Alors, cette question des évêques qui se retrouvent à Goma, à la recherche de la paix, laissons cette question au Président de la République et au gouvernement. Parce que vous allez parler des choses que vous ne maitrisez pas », a interpellé Vital Kamerhe.
Dans la foulée, le speaker de la chambre basse du parlement congolais a appelé les députés nationaux à éviter l’émotion, mais plutôt à prendre leur mal en patience en promettant de poser la question au gouvernement.
« Laissons cette question à ce niveau-là. Et moi, votre président, je poserai la question au gouvernement pour savoir ce qu’il en est au juste. Parce qu’ici, nous risquons de verser dans des débats. Vous savez, si vous voulez avoir la paix, la première chose que vous devez chasser, c’est l’émotion. Vous savez, les gens qui sont en ce moment à Goma, occupé, veulent la paix. Il ne faut pas que nous fassions ici des déclarations qui soient en déphasage avec la base », a-t-il ajouté.
Réfléchissant sur les voies pouvant conduire au retour de la paix dans l’Est de la RDC, la démarche des évêques de la Conférence Épiscopale Nationale du Congo et de l’Église du Christ au Congo (CENCO-ECC) est vivement critiquée par la classe politique congolaise, en particulier la famille politique de Félix Tshisekedi qui considère cette négociation comme une forme de traîtrise, au regard de la situation sécuritaire qui prévaut en ce moment en République Démocratique du Congo.
Bienvenu LEMA