Le pape François est attendu en République Démocratique du Congo, précisément à Kinshasa du 31 janvier au 03 février 2023 où il va rencontrer non seulement les autorités politiques, religieux, … mais également les jeunes et les vieux des basses classes pour leur adresse ses messages et leur faire comprendre l’importance de sa visite.
Au cours d’une interview exclusive lundi 23 janvier avec Actualité.Cd, le nonce apostolique, Monseigneur Ettore Balestrero, dans son rôle diplomatique d’établir et maintenir la compréhension mutuelle entre l’Eglise et l’Etat, donne les raisons de cette visite papale tout en présentant un tableau complet des problèmes qui résident au cœur des préoccupations du Souverain pontife.
« Après 38 ans qu’un souverain pontife n’était pas venu au Congo, le pape François accepte de venir car le Congo est le pays avec le plus grand nombre de catholiques en Afrique, qui varie autour de 45 millions de fidèles. Aussi, c’est un pays où l’on retrouve tous les sujets qui sont chers au cœur du Pape : l’évangélisation, le dialogue interreligieux, la paix, la protection de l’environnement, les questions migratoires, la lutte contre la corruption, la pauvreté », s’est-il exprimé.
Reconnaissant que le Congo d’aujourd’hui et bien différent du Congo d’hier, Monseigneur Ettore Balestrero a ajouté : « Le Congo qui reçoit le Pape aujourd’hui n’est pas le même que celui qui a accueilli le Pape Jean-Paul II il y a 38 ans. Malheureusement, il y a eu des guerres et des conflits qui continuent. Il vient pour consoler la population, il vient pour cicatriser des blessures qui sont encore sanglantes ».
Quelle serait les messages du pape à la population congolaise ?
Au premier plan, il y a un volet apostolique et d’évangélisation mais qui fait également allusion aux violences vécues à l’Est de la RDC.
« Le pape vient avant tout inviter les fidèles à toujours donner plus de place à Dieu dans leur vie, à vivre leur foi avec cohérence et joie. Évidemment, cela implique aussi d’entendre le cri de leurs frères. Le pape vient aussi pour inviter les Congolais à tourner la page des violences et à se réconcilier. Se réconcilier, c’est construire l’avenir ensemble. C’est donner une chance à la paix plutôt que de se concentrer sur le passé ou la guerre ».
Au deuxième plan, c’est un message contre les antivaleurs qui rongent la RDC, particulièrement les détournements et la corruption.
« Il va leur dire de travailler à être toujours plus respectueux des autres, de ne pas tomber dans la tentation de la richesse facile au détriment du bien commun. Il parlera de la responsabilité de vivre de manière cohérente à ses convictions ».
Et au troisième plan, il invitera la population à la prise de conscience et de responsabilité.
« Le pape veut leur dire que le changement doit venir d’eux-mêmes. Cette tâche ne pourra pas être déléguée. En tant que pape de l’Eglise catholique, il sera là pour les appuyer. (…) Mais il faut vivre à la hauteur de sa foi. Ce n’est pas seulement un voyage pour les catholiques. Le pape désire que chaque Congolais se sente visiter par le Pape, pas seulement les Catholiques ».
La visite papale est également un plaidoyer en faveur de ce qui se vit jours et nuits au Congo, surtout la situation sécuritaire qui se vit à l’Est : « Il vient aussi demander au monde de ne pas oublier le Congo. Le Congo est une urgence morale qu’on ne peut pas ignorer, une urgence morale qu’on ne peut pas oublier. C’est aussi pour attirer l’attention sur la situation de violences persistantes qu’il y a surtout à l’est du pays. C’est la raison pour laquelle le Pape rencontrera des victimes ici à Kinshasa »
Le Saint-Père apporte également un appui moral à ceux qui soutiennent la cause congolaise et les victimes de diverses violences. Car c’est aussi pour lui l’occasion de rencontrer même les représentants de beaucoup d’œuvres de solidarité, charité catholique, des institutions, de la société civile, soit du gouvernement ou de l’opposition, parce que tous ensemble, doivent travailler pour construite un Congo meilleur, juste et développé.