Le développement d’un pays repose sur une économie susceptible de répondre aux besoins sociaux de la population habitant dans un environnement modernisé.
La satisfaction des besoins sociaux de base sont la garantie d’une éducation de base de qualité, de la couverture sanitaire, de l’alimentation pour tous ainsi que de l’emploi décent comme offre particulièrement aux jeunes.
Pour y parvenir, le développement tient à trois facteurs ci-après : les potentiels naturels, les ressources humaines et les capitaux pour des grands et durables investissements. Une fois les deux premiers facteurs sont réunis, ils attireront les bailleurs de tous bords pour des investissements permettant de prendre en charge la population locale et d’assurer des exportations pour plus de bénéfices qui accroitront l’économie nationale.
La République Démocratique du Congo dispose de ces deux premiers atouts. Elle a de riches potentiels naturels, à savoir :
24 milliards de gisements inexploités des minerais bruts, 51 % de la réserve mondiale de cobalt, d’importantes quantités de diamants, d’or, de cuivre, d’uranium, de colombo-tantalite, … ainsi que d’importantes ressources pétrolifères ;
une hydrographie d’un important réseau de fleuve, lacs et rivières dont environ 52% de la surface des réserves d’eau d’Afrique jouant un rôle économique et commercial incontestable de production d’électricité, de navigabilité sur plus de 14.166 km et de réserve gazière ;
80 millions d’hectares de terres arables, 4 millions de terres irrigables dont 1% seulement est cultivé, une végétation pouvant supporter un élevage d’environ 40 millions de têtes de gros bétail, une densité halieutique estimée à 700 000 tonnes de poissons par an dont près de 100 000 tonnes récoltées actuellement, des potentialités capables de nourrir environ 2 milliards de personnes ;
une plus importante écologie mondiale avec le fleuve Congo placé 2ème en termes de volume d’eau, le bassin environnant abrite la 2ème plus grande forêt tropicale humide du monde ayant 70 % de la couverture végétale d’Afrique et une grande biodiversité (plus de 6.000 espèces végétales, 10 000 espèces animales et de nombreuses espèces rares et endémiques) ainsi que 5 des parcs nationaux inscrits au patrimoine mondial de forêts marécageuses temporairement et permanemment inondées et de prairies inondées dont la forêt marécageuse située à l’ouest constituant l’une des plus grandes zones d’eau douce du monde.
Elle dispose aussi des ressources humaines appelées à répondre aux exigences d’une compétence bien formée et qualifiée susceptible de transformer les matières premières disponibles en biens de consommation locale et d’exportation pour accroître son économie et assurer son développement au diapason des économies modernes disposant des inventions issues des pools de recherche nationale, d’une police et une armée professionnelles sécurisant l’intégrité du territoire national, les personnes et leurs biens, des infrastructures modernes, des banques détenant d’importants capitaux frais, des fonds et des facilités d’entreprenariats et d’investissements, des logements sociaux pour tous, d’une alimentation abondante, des facilités de moyens de transports, des emplois suffisants et décents, d’un fisc moderne alimenté par des citoyens et contribuables éduqués et conscients de leurs responsabilités, des lois opposables à tous, …
Dans cette lancée, la RDC est un pays d’environ 107 millions d’habitants avec plus de 60% de jeunes (ayant moins de 20 ans) qui peuvent relever ce défi s’ils sont bien formés et bien orientés dans le cadre de la mise en œuvre de la politique d’Orientation Scolaire et Professionnelle.
Parlant de l’Orientation Scolaire et Professionnelle, il faut savoir que les êtres humains naissent avec des différences interindividuelles au plan psychologique qui font que tous les hommes n’aient pas des dispositions d’exceller dans un même domaine de la vie. Les uns peuvent mieux faire dans la pédagogie, les autres dans la construction routière, les autres encore dans l’armée, la police, les renseignements, l’environnement, la foresterie, le tourisme, la diététique, la médecine humaine, la médecine vétérinaire, la pêche, l’agropastorale, l’industrie automobile, l’aviation, l’exploitation minière, l’électricité, l’électronique, l’économie, l’art plastique, la musique, … Il y a autant des domaines de la vie où les jeunes, mieux les hommes peuvent se spécialiser au regard de leurs aptitudes innées et intérêts pour développer des compétences grâce à une formation appropriée. Et c’est l’Orientation Scolaire et Professionnelle et le Conseiller d’Orientation qui, à l’aide de l’accompagnement psycho-socio-scolaire, peuvent leur offrir cette chance leur permettant de devenir plus tard les personnes épanouies et responsables utiles à elles-mêmes ainsi que les agents de développement pour le bien-être social.
En République Démocratique du Congo, il existe bel et bien une Direction Nationale d’Orientation Scolaire et Professionnelle chargée de coordonner l’offre d’Orientation à tous les niveaux du Sous – Secteur de l’Education Nationale et Nouvelle Citoyenneté (Service central, Antennes provinciales et sous-provinciales, écoles) face à des défis importants. Bien qu’existant depuis 1956 avec une historique ayant traversé des hauts et des bas, ce Service, qui connaît un nouveau départ avec l’Arrêté Ministériel N°MIN.EPST/CABMINETAT/0112/2020 portant restructuration et fonctionnement du Service de l’Orientation Scolaire et Professionnelle conformément à la Convention relative aux Droits de l’Enfant des Nations Unies de 1989, la Loi-cadre N°14/004 du 11 février 2014 de l’Enseignement National et la Stratégie Sectorielle de l’Education et de la Formation (SSEF 2016-2025), est appelé à relever quelques défis, notamment : la non couverture du réseau d’écoles privées agréées et des structures d’enseignement maternel et primaire, l’affectation parfois des non Conseillers d’Orientation de formation en provinces, l’existence des postes non encore fonctionnels pour des raisons de contraintes budgétaires, le manque de renforcement des capacités du Service et de son personnel au regard de l’évolution scientifique et technologique et de standards internationaux ainsi qu’une part de budget insuffisante par rapport aux besoins.
C’est ainsi qu’il est plus que temps de renforcer la pratique de l’Orientation Scolaire et Professionnelle en RDC en accordant une attention particulière au Service d’Orientation Scolaire et Professionnelle pour aider le pays à réaliser son ambition de l’émergence à l’horizon 2030 et du développement en 2050. Cette attention portera sur :
La modernisation de la formation initiale des Conseillers d’Orientation et l’amélioration de leur formation continue ;
Le partage d’expériences avec des pays évolués dans la pratique de l’Orientation Scolaire et Professionnelle en vue de transfert des compétences ;
L’amélioration de l’encadrement des Conseillers d’Orientation sur le terrain et de la Stratégie de leur suivi et coaching ;
La dotation progressive des Conseillers d’Orientation Scolaire et Professionnelle d’un cadre de travail approprié, des équipements et des outils de travail leur permettant de produire un travail de qualité et d’assurer un bon accompagnement psycho-socio-pédagogique des élèves ;
La sensibilisation de toutes les parties prenantes, y compris les communautés sur l’importance de l’Orientation Scolaire et Professionnelle dans la lutte contre l’inadaptation, l’échec et l’abandon scolaires, la réussite scolaire, l’épanouissement et le succès personnel et le développement communautaire et national ;
L’informatisation et la numérisation des Services d’Orientation Scolaire et Professionnelle à tous les niveaux de l’enseignement ;
La mise en place d’une Stratégie nationale de protection de l’enfant conformément à la Loi N°09/001 du 10 Janvier 2009 portant Protection de l’Enfant ;
L’augmentation sensible de la part du budget allouée à la mise en œuvre des des activités d’Orientation Scolaire et Professionnelle.
Claude MBALA