Le ministre de la justice et garde des sceaux de la République Démocratique du Congo, Constant Mutamba Tungunga, a déposé, mardi 17 juin, à la Cité de l’Union Africaine, à Kinshasa, sa lettre de démission auprès du Chef de l’État, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, consécutivement à la décision des députés nationaux en réponse au recquisitoire du procureur général près la Cour de cassation. Selon des sources proches du dossier, le Président de la République a pris acte de cette démission.
48heures après que l’Assemblée Nationale ait livré la patron de la justice congolaise entre les mains de Firmin Mvonde, le temps s’était arrêté dans la sphère politique congolais, impatiente de voir la réaction de celui qui était le plus célèbre dans le gouvernement Suminwa, alors que la justice l’accuse d’avoir détourné 39 millions de dollars américains, destinés à la construction de la prison de Kisangani, dans la province de la Tshopo. Et pourtant, dès son entrée en fonction, il a fait de la corruption et de l’impunité son cheval de bataille, question de redresser l’appareil judiciaire en RDC.
Agé de 37 ans, Constant Mutamba a su marquer ses empreintes dans la mémoire collective congolaise comme étant le plus jeune ministre de la justice à avoir initié des réformes pour améliorer l’appareil judiciaire en République Démocratique du Congo, que beaucoup jugent de malade. Pour son entourage, le garde des sceaux est victime de ses réformes judiciaires et des réseaux mafieux mis à mal les acteurs du secteur de la justice qui depuis son avènement à la tête de ce ministère ne sont pas en odeur de sainteté.
À l’heure actuelle, plusieurs sources se demandent si le départ de Constant Mutamba, pourrait fragiliser la position du Président Tshisekedi, alors que ce dernier peine déjà à imposer son autorité face à l’influence de son prédécesseur. Cependant, Mutamba, qui a osé sanctionner Corneille Nangaa, Joseph Kabila et les autres, pour avoir soutenu les actions de l’AFC/M23 qui règne en maître dans la ville de Goma, Bukavu et d’autres localités.
En attendant la fixation du dossier, le ministre de la justice quitte le gouvernement Suminwa, conformément à la loi qui stipule qu’un membre du gouvernement mis en accusation est appelé à démissionner 48h après l’autorisation des poursuites judiciaires, une décision qui émane de la chambre basse du parlement.
Bienvenu LEMA